Bien-être animal : combien ça coûte ?

Le bien-être animal est un sujet qui peut être source de controverses dans le débat public si bien que les filières d’élevage sont amenées à se questionner sur les modèles technico-économiques actuellement pratiqués ainsi que sur les perspectives d’évolution.

Dans ce contexte, France Agri Mer a lancé le projet « Évaluations des coûts de production des filières porcs et poulets de chair sous cahiers des charges “bien-être animal” et de leurs modalités de valorisation » et mandaté Ecozept pour sa réalisation.

L’objectif opérationnel du projet a été de dresser un bilan des démarches existantes en matière de bien-être animal, dans les filières porc et volailles de chair, en Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark et Allemagne) et de répondre à deux questions :

 Quel est le surcoût de production dans les différentes démarches de bien-être animal, et quels sont les principaux facteurs qui influent sur les surcoûts ?

Quelle est la valorisation, sur le marché, des produits issus des démarches bien-être animal et quels sont les modes de valorisation ?

Trois démarches bien-être animal ont été retenues pour une analyse approfondie :

  • Niveau 1 : pas de caudectomie pour les porcins, choix de races à croissance lente pour la volaille, un peu plus d’espace, matériel de jeu
  • Niveau 2 : Significativement plus d’espace, accès à l’air libre
  • Niveau 3 (parfois 4) : grande liberté de mouvement, accès à l’extérieur.

Ainsi, il semblerait que le premier pas, de « niveau standard » vers le « premier niveau bien-être animal » (appelé́ niveau 1 ou niveau 2 selon les pays) soit le plus critique. Ce premier niveau génère bien un surcoût, mais ne permet qu’une faible valorisation sur le marché (voire pas de valorisation additionnelle du tout).

Les niveaux 2 et 3 (ou 4) sont souvent plus rentables. Mais, généralement, ils ne seront mis en œuvre que par les exploitations qui, par leur disposition (espace disponible, parcellaire non morcelé…), s’y prêtent, ce qui délimite leur montée en volume. Même sous conditions favorables de valorisation, la rentabilité des exploitations dépendra fortement des coûts liés aux investissements (bâtiments, surfaces).

La grande distribution a poussé, dans les pays observés, à élargir la production sous des niveaux supérieurs en bien-être animal, en proposant des systèmes de contractualisation avec primes et prix garantis à la clé́. Ces modèles de rémunération augmentent l’acceptabilité par les élevages. Dans ce contexte, on peut également remarquer des modèles novateurs, tel que l’arbitrage des prix et primes par un tiers (institution publique, organisme de recherche) ou le calcul du coût mixte à travers les différents niveaux de bien-être animal.

L’élargissement de la production en bien-être animal dépend donc d’un diagnostic de la situation des élevages concernés et d’un projet de mise en marché cohérent.

Source : France Agrimer. Cliquer ici pour lire le rapport complet.

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